Konstandina Kuneva : courage et détermination face à la barbarie
Kostandina Kuneva a quitté en 2001 la Bulgarie, son pays d’origine, pour rejoindre la Grèce afin de faire soigner son fils. Diplômée en Histoire, elle est embauchée dans le secteur du nettoyage comme de nombreux migrants. Très rapidement, Kostandina a adhéré à l’« association des femmes de ménage et du personnel domestique d’Athènes », une des associations les plus dynamiques des travailleurs précaires de Grèce, puis en est devenue secrétaire générale. Elle travaillait pour un salaire de 580 euros mensuel, en sous-traitance pour le chemin de fer grec.
Sa pugnacité, son engagement contre la précarité, et pour le droit des femmes et des migrants ont dérangé. Le 23 décembre 2008 en rentrant du travail la barbarie s’est abattue sur elle. De l’acide sulfurique lui a été jeté au visage alors qu’elle rejoignait son domicile après avoir quitté son travail. Konstantina souffre maintenant de sérieux troubles de la vision et d’importants dysfonctionnements de son système respiratoire. Cette agression criminelle a été étouffée par les autorités grecques (Police, procureur, medias). Par contre, de nombreuses manifestations se sont déroulées dans le pays en solidarité et pour que justice soit faite.
Kostandina séjourne actuellement en région parisienne afin de continuer les soins, grâce à la solidarité dont celle de l’Urif-CGT.
Lors des élections européennes de 2014, le parti Syriza lui propose d’être sur ses listes. Kostandina, femme de ménage, syndicaliste et migrante se trouve parmi les mieux élus au Parlement européen. En Grèce, les électeurs avaient la possibilité d’exprimer des votes préférentiels afin de changer l’ordre des noms sur la liste.
Kostandina Kuneva a décidé de porter son mandat sur la défense des droits des travailleurs : « Vous pouvez être mes yeux et les oreilles dans le monde du travail et de la survie. Moi, avec les autres députés de Syriza et de la Gauche européenne auront l’obligation de devenir votre voix dans le monde pétillant, complexe et froid du Parlement européen ».