Communiqué commun sur le financement du nucléaire par le Livret A

Financer la relance du nucléaire par des prêts sur livret A, c’est opposer les besoins pour le logement social à la nécessaire transition énergétique.

A l’occasion de l’examen par le Parlement du projet de loi relatif à l’accélération de la construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2, l’idée a fleuri de solliciter notamment les ressources d’épargne réglementée (Livret A, Livret Développement Durable et Solidaire) centralisées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Le but est d’assurer le financement de long terme de cet investissement global dont le montant est estimé à 52 milliards d’euros, hors couts de crédit...
Rien n’étant jamais gratuit dans la communication gouvernementale, cette piste de financement, si elle se concrétisait, fragiliserait grandement le modèle économique et démocratique de l’épargne populaire plébiscitée par les citoyens, et notamment son orientation prioritaire vers le financement du logement social. Comme pour les retraites, les Blacks Rocks et autres spéculateurs financiers rêvent de mettre le grappin sur ce bas de laine qui échappe à toute spéculation tout en faisant pression pour baisser sa rémunération réelle.
Financer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires par la mobilisation d’une partie de l’encours d’épargne centralisée à la CDC serait une très mauvaise idée.
Ce projet menacerait sur le long terme le modèle de financement du logement social et des investissements d’intérêt général par l’épargne administrée centralisée par la CDC. Le rythme des constructions de logements sociaux s’étant passablement ralenti malgré les promesses du candidat Macron. Et la rénovation des passoires thermiques n’est pas engagée à la hauteur des besoins. Avec 4 millions de nos concitoyens sans logis ou mal logés, il y a urgence à construire et rénover ces logements sociaux et le livret A doit être prioritairement utilisé à cet effet en doublant à minima l’enveloppe annuelle de prêt sur fonds d’épargne.
L’utilisation du fonds d’épargne pour financer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires poserait par ailleurs un problème de technique financière et d’expertise. En effet, comme le souligne la Cour des Comptes dans son rapport : « Si la durée et le niveau de risque de tels financements peuvent correspondre aux caractéristiques de stabilité des ressources de l’épargne réglementée, la CDC n’a aucune connaissance de ce secteur très technique, très spécifique, fortement capitalistique et éloigné de son savoir-faire ».
L’utilisation des ressources d’épargne populaire administrées (LA, LDDS) pour financer la construction de réacteurs nucléaire poserait par ailleurs un vrai problème démocratique qui pourrait mettre en péril le lien séculaire de confiance entre le Livret A et les déposants. Si les détenteurs de Livret A sont loin de savoir précisément comment leurs encours d’épargne sont employés, la majorité sait que son épargne est utile au financement d’investissements d’intérêt général et principalement au logement social. L’Etat serait mieux avisé de travailler la mission de l’accessibilité bancaire dont le Livret A est un vecteur, plutôt que de chercher à en utiliser les fonds à mauvais escient.

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