Tous unis pour défendre les trésoreries !!!

La direction générale des finances publiques fait face, de façon inédite à un front commun constitué par ses syndicats et nombre d’élus locaux, principalement en zones rurales :

Qui l’eut cru encore récemment, la restructuration à la hache du réseau des trésoreries, la fermeture programmée de nombreuses perceptions, essentiellement en zone rurale, voir très rurale, ne passe pas .

Il y a fort à parier que direction générale et ministère ne s’attendaient pas à une telle levée de boucliers lorsqu’ils ont vaillamment décidé de déployer en grand le plan de « modernisation » du réseau local de la direction générale des finances publiques (DGFIP). On peut même raisonnablement penser que pour eux, l’affaire était pliée, réglée d’avance.

C’était faire fi de la résistance des personnels et de leurs syndicats, CGT en tête, relayée ici ou là par Solidaires et Force Ouvrière, mais également (surtout ?) de la montée en puissance de la détermination des élus locaux, fermement décidés à ne pas abandonner un pan important du service public qui organise encore nos campagnes, après le laminage opéré en son temps par la direction de « La poste ». Pour les directions locales et la DG, ce fut une grande surprise, et on les sent bien quelque peu gênés aux entournures par la forme de quasi plébiscite que prend l’événement...

D’autant plus que, contre toute attente la population montre également son attachement au maintien des structures locales de l’administration de Bercy au plus près des lieux de vie. La surprise est que, malgré le matraquage organisé sur le poids insupportable de la fiscalité, sur le soi disant « ras le bol » fiscal, ou à cause de cela peut être, les citoyens souhaitent garder auprès d’eux un service à même de les renseigner et d’entendre (et de régler) leur éventuel contentieux avec l’administration.

Chaque rassemblement devant un centre des finances publiques menacé est ainsi l’occasion de retrouver côte à côte conseil municipal, politiques locaux, population et organisations syndicales de la DGFIP interpellant les directions locales, sous le regard de médias régionaux attentifs. Et ce sont bien souvent les sections départementales de la CGT Finances publiques qui, prévenant des élus tenus jusqu’au bout dans l’ignorance des décisions de fermetures et mis, in fine devant le fait accompli, organisent ces rassemblements.

Car en la matière, l’administration agit avec les élus de façon pour le moins cavalière, les tenant le plus longtemps possible dans l’ignorance de ses projets. Ici ou là, certains maires ont même la très nette impression d’un mépris à leur égard, presque ouvertement affiché, comme si ces élus ruraux ne constituaient pas des interlocuteurs valables et compétents. Il y a peut être en la matière, tout autant que du respect, une certaine conception de la démocratie à approfondir à la DGFIP.

Les protestations, les luttes se multiplient. La période estivale elle même, souvent moins propice aux mobilisations n’a pas connue l’accalmie habituelle, preuve s’il en était de la grandeur du malaise et de l’,enracinement du mécontentement. Partout, du sud au nord, d’est en ouest, la liste est longue des mobilisations. Chaque semaine, elles gagnent du terrain, dans de nombreux départements. Le phénomène ne se limite pas à la France profonde, celle que certains regardent parfois d’un œil amusé ou avec un peu de condescendance, il s’étend à la périphérie des grandes métropoles, telles Lyon ou Lille. Le terrain a pu paraître pourtant difficile, voir ingrat : se battre pour le maintien de sa trésorerie, de sa « perception » ne semblait pas gagné d’avance, on pouvait même, ici ou là imaginer quelques applaudissements à ces fermetures, n’est pas La Poste qui veux, pouvait on entendre.

Et bien non, malgré de nombreux discours parfois très proches de ceux entendus au café du commerce, dans la bouche de responsables et d’experts en tous genres, le citoyen semble très attaché à la présence des services de l’état au plus près de lui, fussent-ils ceux du percepteur.

Il donne ainsi, une grande leçon de civisme, de citoyenneté et de démocratie aux « élites » qui s’éloignent de lui.

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